L'activité physique comme nouvelle approche de gestion des néoplasmes myéloprolifératifs : l'étude MPN-FIT

Évaluation de l'impact de l'exercice physique sur les résultats et la qualité de vie des patients atteints de cancers chroniques du sang

Une équipe de recherche pancanadienne codirigée par la Dre Natasha Szuber (Hôpital Maisonneuve-Rosemont) et la Dre Shireen Sirhan (Hôpital général juif) recevra 225 500 $ au cours de la prochaine année, après avoir été sélectionnée comme l'un des projets gagnants de l'initiative « La voix des patients dans la recherche » du Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l'espoir (MOHCCN). 

Ce nouveau financement aidera l'équipe à lancer une étude appelée MPN-FIT, la première étude de ce type visant à déterminer si l'exercice peut être utilisé comme outil pour atténuer les symptômes et améliorer la qualité de vie des patients atteints de néoplasmes myéloprolifératifs (NMP) - des cancers du sang chroniques qui ont un impact significatif sur la vie quotidienne.

Grâce à un programme d'exercices de 12 semaines conçu par des kinésiologues experts, l'équipe évaluera la faisabilité de l'intégration de l'exercice en tant qu'outil de gestion des symptômes, identifiera les obstacles à la participation et évaluera ses effets sur les résultats des patients, y compris les liens avec l'oncologie de précision.

L'étude MPN-FIT représente une étape importante dans le traitement du cancer au Canada, offrant un nouvel espoir aux patients tout en ouvrant la voie à des essais nationaux de plus grande envergure visant à transformer la façon dont les NMP et les cancers similaires sont traités.

Lisez nos questions-réponses avec l'équipe de recherche pour en savoir plus sur le projet.

Comment décririez-vous votre projet à un public non initié ?

Les néoplasmes myéloprolifératifs (NMP) sont des cancers chroniques du sang (leucémies) qui entraînent des symptômes importants altérant la qualité de vie des patients.  Les thérapies médicamenteuses actuelles pour les NMP sont associées à des toxicités et peuvent ne pas soulager les symptômes, exposant ainsi un besoin critique non satisfait.

Bien que l'activité physique ait démontré des avantages significatifs dans d'autres types de cancer, peu d'études ont abordé cette question dans les cancers du sang tels que les NMP. L'objectif de notre projet est d'étudier l'impact d'un programme d'activité physique supervisé sur les symptômes, la qualité de vie et les résultats chez les patients canadiens atteints de NMP.

Pour atteindre cet objectif, cette étude assignera au hasard les patients à un programme d'exercices ou à la poursuite de l'activité de base. Un programme d'exercices de 12 semaines (équilibre/force/entraînement aérobique, etc.), mis au point par un kinésiologue expert, fera l'objet d'un suivi. Des questionnaires validés et des prélèvements sanguins seront effectués à des moments précis pour évaluer l'impact global, les avantages et les obstacles du programme. 

Qu'espérez-vous obtenir à la fin du projet ?

Grâce à ce projet, nous espérons

  1. évaluer la faisabilité et l'acceptabilité d'un programme d'exercices chez les patients canadiens atteints de NMP ;
  2. étudier les facteurs qui facilitent la mise en œuvre du programme et les obstacles qui s'y opposent ;
  3. évaluer les effets de l'exercice sur les symptômes, la qualité de vie et les variables cliniques, en associant l'activité physique à la médecine de précision.

Cela permettra de déterminer si l'exercice est un outil efficace de gestion des symptômes fondé sur des données probantes, tout en générant des données préliminaires solides pour planifier de futurs essais nationaux à plus grande échelle. 

Pourquoi ce projet est-il important ? En quoi fait-il progresser la médecine de précision pour le cancer ? Quel impact potentiel pourrait-il avoir sur les patients ?

Il s'agit de la première étude canadienne visant à évaluer la faisabilité et l'impact de l'activité physique sur le fardeau des symptômes et les variables cliniques de la NMP, et elle servira de base à un essai national à plus grande échelle. En fin de compte, les résultats de ce projet pourraient modifier la façon dont nous traitons les NMP et améliorer les résultats pour les patients, notamment en termes de survie et de qualité de vie.

De manière plus immédiate, nous espérons que ce projet soulagera les symptômes et améliorera la qualité de vie des patients participant à l'étude.

Il s'agit de la première étude de ce type à évaluer les avantages d'un programme d'exercices dans le cas des NMP, ce qui constitue un véritable jalon. Ce qui est important, c'est que ce travail porte sur une intervention clé en matière de mode de vie dans l'oncologie de précision et nous aide à comprendre la biologie du cancer dans des maladies de plus en plus répandues, avec une application potentiellement plus large à d'autres types de cancer.

Cette opportunité de financement a été conçue et évaluée par les membres du Groupe de travail des patients du Réseau, qui sont tous des patients atteints de cancer, des survivants du cancer, des soignants ou des membres de la famille. Pourquoi pensez-vous qu'il est important pour le Réseau de financer ce type de recherche centrée sur les patients ? Avez-vous déjà eu l'occasion d'obtenir un financement de ce type ? 

Il s'agit d'une initiative extrêmement importante et significative. Notre groupe de recherche a toujours placé les patients au cœur de son travail - ils sont notre objectif, notre raison d'être. Nous sommes ravis de voir cette initiative axée sur les patients occuper le devant de la scène et nous félicitons le MOHCCN de s'être engagé aussi fermement auprès des patients partenaires afin de mieux répondre à leurs besoins.

La recherche centrée sur les patients est non seulement extrêmement précieuse pour optimiser l'orientation et la pertinence de la recherche, mais elle améliore également de manière cruciale la signification des résultats. C'est aussi l'avenir de la recherche médicale et de la santé personnalisée.

Nous n'avons pas connaissance d'autres initiatives de ce type qui mettent en avant les patients, les soignants et les membres de la famille comme étant au cœur de la recherche scientifique. Le MOHCCN fait figure de précurseur à cet égard, en promouvant un financement régi par les patients pour les patients. Nous sommes très honorés d'être les bénéficiaires de cette subvention fondamentale ; le fait qu'il s'agisse d'une plateforme présidée par les patients la rend encore plus significative !