Bourses 2023 pour chercheurs cliniciens Prédire comment les patientes atteintes d'un cancer du sein triple négatif répondront au traitement

Predicting drug response of molecular clones in triple-negative breast cancer

Le cancer du sein triple négatif (CSTN) est un sous-type agressif de cancer du sein qui a tendance à toucher les femmes de moins de 40 ans et qui est plus courant chez les femmes noires et hispaniques. Bien que cette forme de cancer réponde souvent aux premiers traitements de chimiothérapie, elle présente un risque élevé de récidive et de métastase, ce qui indique un mauvais pronostic. 

Pour le DLong Nguyen, médecin oncologue et scientifique au Princess Margaret Cancer Centre, qui reçoit fréquemment des patientes atteintes de cette maladie, il est primordial de s’attaquer aux lacunes qui existent présentement dans les traitements si l’on veut donner un regain d’espoir aux patientes ayant reçu un tel diagnostic. 

« Certaines de mes patientes sont assez jeunes. C’est décourageant de constater que les traitements présentement disponibles ne donnent pas d’aussi bons résultats que ce que nous pourrions espérer », précise-t-il. 

Il a eu la réflexion suivante : Existe-t-il une façon de prédire la réponse d’une personne à certains traitements? Si cela était possible, nous pourrions personnaliser les traitements offerts. Par ailleurs, nous pourrions chercher à mieux comprendre pourquoi ces personnes ne répondent pas à leurs traitements et trouver des moyens d’améliorer leur réponse.

Trouver la réponse à ces questions fait partie des priorités de son nouveau projet qui est financé au moyen d’une Bourse Marathon de l’espoir pour chercheurs cliniciens. D’une valeur totale de 450 000 $ sur trois ans, cette bourse aidera le DNguyen à créer un outil qui pourrait prédire de quelle façon les patientes atteintes d’un CSTN répondront aux traitements actuels.

« Ce projet vise à trouver de nouvelles façons d’utiliser les données génétiques qui sont disponibles au sujet des cancers des patientes pour prédire dans quelle mesure certains traitements contre le CSTN fonctionneront », précise-t-il. « Le but est de définir certaines caractéristiques liées au cancer d’une patiente qui pourront être utilisées pour prédire la réponse au traitement chez de futures patientes. »

Dans le cadre du projet, le DNguyen créera une biobanque de tumeurs prélevées chez des patientes atteintes d’un CSTN qui sont traitées à l’échelle du Canada. Il va par la suite séquencer ces tumeurs, puis créer des modèles qui les reproduiront chez les souris. Cela lui permettra de tester la façon dont les tumeurs réagissent à deux formes de médicaments utilisés contre le CSTN – le carboplatine (une chimiothérapie couramment utilisée en phase métastatique) et le sacituzumab govitecan (un nouveau conjugué anticorps-médicament) – et d’utiliser de nouveaux outils informatiques pour déterminer s’il y a une corrélation entre la réponse aux médicaments et des caractéristiques génomiques spécifiques.

Le DNguyen travaillera étroitement avec des collaborateurs à l’échelle pancanadienne qui font déjà partie du MOHCCN dans le but d’améliorer son projet grâce à l’apport de leur savoir et de leur expertise. Parmi ces experts, mentionnons la Dre Morag Park (ME-Q), le DSamuel Aparicio (CCCB) ainsi que les Drs Lillian Siu et Phil Bedard (CCPM).

« J’ai eu la chance dans ma carrière de suivre des formations partout au Canada avec certains des meilleurs cerveaux dans le domaine de la recherche sur le cancer et des soins contre le cancer, qui font également partie du Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l’espoir », mentionne le DNguyen. « Je possède maintenant mon propre laboratoire et ma pratique clinique. J’ai hâte de reprendre contact avec ces mentors et de participer à la progression de la médecine de précision, ce qui sera bénéfique pour les patientes souffrant d’un CSTN. »

En fait, l’objectif du DNguyen est de générer de nouvelles connaissances qui permettront, un jour, de fournir aux patientes atteintes d’un CSTN le bon traitement au bon moment pour le cancer dont elles souffrent précisément. « Il faudra peut-être attendre encore quelques années avant que la médecine de précision ne puisse être offerte à ces patientes, mais le fait de comprendre et de prédire la réponse au traitement est la première étape pour en faire une réalité », fait savoir le DNguyen. 

Le Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l’espoir versera une bourse de 225 000 $ sur trois ans; un montant équivalent sera versé par le Princess Margaret Cancer Centre, ce qui donnera une somme totale de 450 000 $. 

 

« Ce projet vise à trouver de nouvelles façons d’utiliser les données génétiques qui sont disponibles au sujet des cancers des patientes pour prédire dans quelle mesure certains traitements contre le CSTN fonctionneront », précise-t-il. « Le but est de définir certaines caractéristiques liées au cancer d’une patiente qui pourront être utilisées pour prédire la réponse au traitement chez de futures patientes. »