Une chercheuse-clinicienne de Montréal qui est en début de carrière espère faire progresser la médecine de précision en ce qui a trait aux patients atteints d’une forme rare de cancer du sang grâce à de nouveaux fonds provenant du Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l’espoir.
La Dre Natasha Szuber, hémato-oncologue à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) et chercheuse-clinicienne au Centre de recherche de l’HMR, se servira des fonds rattachés à sa Bourse Marathon de l’espoir pour chercheurs cliniciens décrochée récemment pour trouver de meilleurs moyens de cibler les patients atteints de polycythémie vraie (PV) qui présentent un risque accru de développer des cancers plus agressifs ou d’autres complications potentiellement mortelles – mais évitables – comme les caillots sanguins, y compris les accidents cérébrovasculaires et les crises cardiaques.
« Dans la plupart des cas, la PV est une maladie chronique avec laquelle peuvent composer les personnes atteintes pour le restant de leur vie sans développer de complications majeures », fait savoir la Dre Szuber, qui reçoit des patients atteints de ces types de cancers dans le cadre de sa pratique. « En revanche, pour un certain nombre de patients, les choses peuvent déraper assez rapidement; nous ne savons pas encore à qui cela va arriver ni pourquoi. »
Le fait de ne pas savoir qui est à risque de développer des complications rattachées à cette maladie et qui ne l’est pas constitue une « lacune majeure sur le plan des soins » à laquelle il faut remédier pour pouvoir renforcer les résultats qu’obtiennent les patients ayant reçu un tel diagnostic et améliorer leur qualité de vie, selon ce qu’a fait savoir la Dre Szuber. Pour s’attaquer à cette lacune, cette dernière recevra au total 450 000 $ sur une période de trois ans; la moitié des fonds proviendront du Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l’espoir et l’autre moitié, de l’HMR.
Grâce aux fonds obtenus, la Dre Szuber sera en mesure d’étudier la PV sous plusieurs angles, notamment en effectuant des analyses génomiques et transcriptomiques pour tenter de comprendre l’« empreinte unique » des patients à risque élevé et d’établir un système de stratification des risques, ce qui contribuera à personnaliser les plans de traitement des patients ayant reçu un diagnostic de PV.
« Le fait de pouvoir cibler avec une plus grande exactitude les patients à risque élevé signifie que nous pourrons éventuellement les traiter plus rapidement et de façon plus énergique et que nous pourrons peut-être prévenir des incidents cardiovasculaires majeurs qui peuvent entraîner la mort chez certains patients et, par le fait même, éviter de surtraiter des patients présentant un faible risque de complications », explique la Dre Szuber, en ajoutant que l’information tirée de l’analyse pourrait aussi peut-être révéler de nouvelles cibles thérapeutiques dans la lutte contre cette maladie.
Defining the genomic landscape of high-risk hyperproliferative phenotypes in polycythemia vera: A precision medicine-based approach