Les tumeurs malignes gynécologiques indifférenciées sont rares, mais il s’agit de cancers agressifs qui se développent dans les organes reproducteurs féminins, comme l’utérus et les ovaires. À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement efficace contre ces cancers; la plupart des personnes qui en sont atteintes meurent dans l’année suivant le diagnostic. Comme si ce n’était pas assez, on confond souvent ces cancers avec d’autres cancers moins agressifs, ce qui vient compliquer la prestation de soins pour l’équipe de traitement à un stade où il est primordial de prendre des décisions précises en matière de gestion afin d’offrir des options de traitement qui pourraient permettre à la patiente de passer du temps précieux avec ses proches.
Pour le Dr Basile Tessier-Cloutier, gynéco-pathologiste et chercheur au Centre universitaire de santé McGill, cette situation est inacceptable. Voilà pourquoi il misera sur une nouvelle Bourse Marathon de l’espoir pour chercheurs cliniciens afin de ramener l’espoir chez des personnes ayant reçu un diagnostic de ce genre de cancer.
« Les tumeurs malignes gynécologiques indifférenciées sont un nouveau type de cancer dans la mesure où nous venons tout juste de découvrir qu’elles forment un groupe distinct, présentant un aspect microscopique et un profil moléculaire différents par comparaison avec d’autres cancers qui se développent dans les mêmes organes », explique le Dr Tessier-Cloutier. « Cela signifie que nous avons encore beaucoup à apprendre à leur sujet si nous désirons améliorer les résultats obtenus par les patients, ce qui est primordial sachant que ces cancers sont très agressifs. »
De l’avis du Dr Tessier-Cloutier, pour régler ce problème, la première étape consiste à procéder à ce qu’il appelle une caractérisation méticuleuse. Autrement dit, il faut étudier ces cancers sous tous les angles possibles afin de mieux comprendre ce qui les rend uniques, cerner leurs points faibles et découvrir de nouveaux traitements pour les éradiquer. Pour y parvenir, toutefois, le Dr Tessier-Cloutier devra commencer à la base.
« À l’heure actuelle, les scientifiques qui souhaitent étudier ces cancers n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent », explique-t-il. « Le présent projet changera la donne en créant la plus importante banque de tissus tumoraux et de données cliniques provenant de personnes atteintes de l’un de ces cancers. »
En élaborant cet outil, le Dr Tessier-Cloutier créera de nouveaux modèles cellulaires qui sont en fait des reproductions exactes de la maladie et qui permettront aux chercheurs d’étudier la biologie des tumeurs sans faire courir de risques aux patients. Ces modèles l’aideront et aideront d’autres scientifiques du Réseau à mener à bien un large éventail d’expériences, comme des essais visant à évaluer la croissance des tumeurs et la réponse à différents médicaments dans un environnement contrôlé. En parallèle, le Dr Tessier-Cloutier réalisera également une caractérisation poussée de ces tumeurs à l’aide du séquençage de l’ADN et d’autres tests moléculaires et en établissant une corrélation avec les variables cliniques.
Par cette approche, le Dr Tessier-Cloutier espère que nous pourrons approfondir notre compréhension de la biologie de ces maladies et de leurs résultats connexes, ce qui lui permettra de progresser vers l’atteinte de deux grands objectifs : adopter de meilleures lignes directrices pour aider les médecins partout dans le monde à poser des diagnostics plus précis; trouver de meilleures façons de traiter les personnes souffrant de tels cancers.
« Dans son ensemble, ce programme cherche en fait à nous faire entrer dans une nouvelle ère de traitement des patientes présentant des tumeurs de cette nature », explique le Dr Tessier-Cloutier. « Le chemin que nous souhaitons emprunter pour y parvenir illustre bien la situation dans son ensemble lorsqu’il est question de médecine de précision : seule la caractérisation méticuleuse d’une entité nous permettra d’atteindre cet objectif. »
La bourse de 225 000 $ sera versée sur trois ans; un montant équivalent sera accordé par le Centre universitaire de santé McGill, ce qui donnera une somme totale de 450 000 $.
Clinicopathologic and molecular characterization informs large-scale therapeutic screening of SWI/SNF-deficient gynecologic malignancies
« Dans son ensemble, ce programme cherche en fait à nous faire entrer dans une nouvelle ère de traitement des patientes présentant des tumeurs de cette nature », explique le Dr Tessier-Cloutier. « Le chemin que nous souhaitons emprunter pour y parvenir illustre bien la situation dans son ensemble lorsqu’il est question de médecine de précision : seule la caractérisation méticuleuse d’une entité nous permettra d’atteindre cet objectif. »