Prescrire des interventions personnalisées sur le mode de vie pour améliorer les traitements du cancer de la prostate

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La recherche récente a montré que notre mode de vie, en particulier notre alimentation et nos habitudes en matière d'exercice physique, peut avoir un impact sur le développement et la progression du cancer. C'est particulièrement vrai pour le cancer de la prostate, pour lequel les chercheurs constatent qu'un mode de vie sédentaire et une mauvaise alimentation peuvent rendre le cancer plus agressif.

Bien que les raisons exactes de ce phénomène ne soient pas encore claires, une nouvelle équipe de chercheurs canadiens, financée par le Réseau des centres d'oncologie du Marathon de l'espoir, cherche des réponses dans un endroit inattendu : nos intestins.

Le Dr Vincent Fradet (CHU de Québec - Université Laval) et David P. Labbé, PhD (Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill - Université McGill) dirigent l'équipe de recherche, qui comprend aussi des experts de l'Ontario et de la Colombie-Britannique. Ils expliquent : « Notre microbiome intestinal, qui est l'ensemble des micro-organismes vivant dans notre système digestif, est de plus en plus reconnu comme un lien clé entre les facteurs liés au mode de vie et la santé. Nous pensons qu'il affecte également la progression du cancer de la prostate et la réponse au traitement. »

Pour déterminer si c'est le cas, l'équipe étudiera les caractéristiques génétiques du cancer de la prostate chez les patients qui ont fourni des informations sur leur mode de vie, notamment leur régime alimentaire, l'exercice physique et leurs mensurations. Elle examinera également la composition du microbiote intestinal des patients et leurs antécédents médicaux complets pour voir s'il existe un lien entre la génétique, le mode de vie et le microbiome intestinal d'un patient et l'évolution de son cancer.

L'équipe espère ainsi montrer l'impact du mode de vie sur la progression du cancer, la réponse au traitement et la probabilité de réapparition du cancer.

« Nous espérons que ces nouvelles connaissances nous aideront à formuler des recommandations de mode de vie susceptibles de prévenir ou de ralentir la progression du cancer, d'améliorer l'efficacité du traitement ou d'empêcher la réapparition du cancer », déclarent le Dr Fradet et le professeur Labbé. « Nous pensons qu'à l'avenir, les changements de mode de vie constitueront un élément essentiel des plans de traitement personnalisés du cancer afin d'obtenir les meilleurs résultats possibles et d'améliorer la qualité de vie des patients atteints de cancer. Cette recherche est le premier pas vers cet objectif. »

En plus d'aider à résoudre cette question de recherche, les données génétiques et cliniques recueillies dans le cadre de ce projet feront également partie de la Cohorte de référence du Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l'espoir, qui vise à devenir la ressource la plus importante et la plus complète du Canada en matière de cas de cancer. Cela signifie que les futurs chercheurs pourront également utiliser ces données pour répondre à leurs questions scientifiques, accélérant ainsi la mise en œuvre de la médecine de précision pour le cancer au Canada et dans le monde entier.